Sam a 20 ans : alcool au volant, les jeunes font-ils mieux que leurs parents ?

Il a vu passer les modes, mais sa mission reste : ramener ses potes sobres. Alors, 20 ans après, mission accomplie ?

Génération SAM vs Génération "3 verres, salut les dégâts" : le match

Il y a 20 ans, SAM pointait le bout de son nez pour la première fois sur nos postes de télé. C'était l'époque des jeans taille basse, des débuts de YouTube et des playlists gravées sur CD.

Une époque où, selon une étude d'Axa, 14% des conducteurs admettaient avoir déjà pris le volant après plus de 4 ou 5 verres. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à 7%. Un progrès notable, mais attention à ne pas crier victoire trop vite.

Car même si la situation s'améliore sur certains points, l'alcool reste une plaie béante sur nos routes. La Sécurité Routière le martèle : près de 30% des accidents mortels en France sont encore dus à une consommation excessive d'alcool. Le risque d'être responsable d'un accident mortel est multiplié par 18 chez les conducteurs alcoolisés, un chiffre qui donne le vertige.

SAM : 20 ans au service des potes (et ça marche !)

Face à ce constat, un personnage est devenu le symbole de la prévention : SAM. Son credo, simple mais vital : "Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas !". En deux décennies, SAM est devenu bien plus qu'un slogan ; il incarne le pote responsable, celui qui veille sur les autres pour que la fête ne vire pas au drame.

Une icône qui traverse le temps

SAM a su évoluer avec son temps, s'invitant dans les festivals, s'associant à des artistes, mais sans jamais dévier de sa mission première. Il est devenu cette figure familière qui rappelle l'importance de s'organiser avant de sortir.

Des résultats qui parlent

Et cette présence constante semble porter ses fruits. Coïncidence ou lien de cause à effet ? La Sécurité Routière note une baisse significative de la mortalité routière chez les 18-24 ans : -56,5% entre 2005 et 2024. Une tendance encourageante qui montre que le message de prévention infuse, petit à petit.

Le principe SAM : simple et efficace

Le concept est limpide : avant de sortir, on désigne un "capitaine de soirée". Ce SAM s'engage à rester sobre pour assurer le retour de toute la bande en sécurité. C'est un choix, un acte d'amitié fort qui sauve des vies.

SAM fête ses 20 ans : place à la musique et à l'engagement !

Pour marquer le coup, SAM ne fait pas les choses à moitié et compte bien célébrer cet anniversaire tout l'été. Il donne rendez-vous aux festivaliers, notamment aux Solidays et aux Eurockéennes de Belfort, pour des moments placés sous le signe de la convivialité et de la prévention.

Mais l'événement phare, c'est le lancement d'un grand talent show musical en partenariat avec Black M, Konbini, le label Play Two et les Eurockéennes. L'objectif ? Dénicher un artiste qui saura mettre en musique l'amitié, l'engagement et l'importance de veiller les uns sur les autres. À la clé pour le gagnant : un contrat en label et une scène aux Eurockéennes. Une belle preuve que prendre soin de ses potes, ça peut mener loin !

Le verre à moitié plein... ou à moitié vide ?

Si les chiffres montrent une amélioration, notamment sur la conduite en état d'ébriété avancé, il faut rester lucide. L'alcool reste un facteur majeur d'accidents, et même à faible dose (dès 0,5 g/l), il altère nos capacités : champ visuel réduit, perception modifiée, vigilance en baisse... comme le rappelle la Sécurité Routière.

L'étude ACCI menée par le Cerema pour l'ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) sur la période 1993-2020 dresse un portrait-robot de l'auteur d'accident corporel : il s'agit majoritairement d'un homme, plutôt jeune (un quart a moins de 24 ans lors du premier accident), ayant souvent déjà commis des infractions graves. L'alcool (28% des facteurs aggravants dans les accidents mortels entre 2013 et 2017).

Et un nouveau fléau s'est invité dans l'équation : le smartphone. Si on boit un peu moins "massivement" qu'avant, on est scotchés à nos écrans. Selon Axa, 80% des conducteurs utilisent leur smartphone au volant aujourd'hui, contre 22% qui téléphonaient en 2004. Une distraction responsable de 10% des accidents corporels.

Alors, on lève notre verre (d'eau) à SAM ?

Indéniablement, SAM a contribué à faire bouger les lignes en 20 ans. La prise de conscience est réelle, et les comportements évoluent positivement sur la question de l'alcool au volant, notamment chez les plus jeunes comparativement à la génération précédente.

Mais la route est encore longue. La vigilance reste de mise, que ce soit en désignant systématiquement un SAM, en utilisant un éthylotest avant de reprendre le volant, ou en ayant le courage de retenir un ami qui a trop bu, comme le suggère la campagne "Quand on tient à quelqu’un, on le retient". La sécurité routière est l'affaire de tous, et chaque génération doit relever ses propres défis, anciens comme nouveaux.